Thaïlande : des poissons hors-normes

Novembre 2013 – De Bangkok à Kampaen Phet

En novembre 2013, je décide de me rendre en Asie du Sud-Est dans un pays incontournable en matière de voyage de pêche : le « territoire du Siam ». Nous nous trouvons au début de la période dite « sèche », qui s’étend entre novembre et février, la plus favorable pour visiter la Thaïlande. L’air est plus sec, les températures supportables. En Thaïlande, on trouve nourriture et boissons absolument partout. Et le tout à très bas prix.

Un programme complet a été établi avec l’organisateur de mon séjour et nous avons décidé d’un commun accord de pêcher différents plans d’eau et le plus grand nombre d’espèces possibles. Le jour suivant mon arrivée à Bangkok, je rejoins un groupe d’une dizaine de pêcheurs dans la ville de RATCHABURI (environ 100 kms de la capitale thaïlandaise). Le « Monster lake » se trouve très proche de cette commune. Il s’agit d’un étang traditionnel, dont le propriétaire chinois a fait fortune dans les matières premières agricoles. Fanatique de pêche, il décida de se construire un plan d’eau et d’y introduire tous les plus gros prédateurs d’eau douce. Il importa depuis plusieurs continents des espèces d’Amérique, d’Océanie et du reste de l’Asie. Composé de 2 étangs, ce domaine est l’un des parcs privés les plus impressionnants au monde. A chaque instant, vous pouvez y prendre le poisson de votre vie. Un record du monde peut se faire à chaque touche. Vous pouvez combattre à tout moment une espèce rare, sans avoir passé plusieurs années à la rechercher. Après 25 ans de pêche, je peux vous confirmer n’avoir jamais connu un spot aussi extraordinaire. Certains diront qu’il s’agit de pisciculture, de bassine à poissons…certes, la pêche n’a rien de difficile, mais pour autant, il faut disposer d’un matériel spécifique, résistant, car il sera mis à rude épreuve ! J’ai eu la chance d’attraper de beaux trophées, notamment des poissons-chats à queue rouge d’Amazonie jusqu’à 35 kg, un magnifique poisson-chat à queue rouge d’Asie (Hemibagrus wickiioides) d’une dizaine de kilos, des Alligator Gar (poisson alligator originaire du Texas) jusqu’à 10 kg, un superbe Sorubim Hybrid et un beau Pacu (un cousin omnivore du Piranha).

Le deuxième jour de pêche fût le plus éprouvant physiquement. Le complexe de pêche de Bung Sam Lan est un lieu unique au monde, demandant une certaine forme athlétique du fait des monstres qui abritent ces eaux. La pêche se pratique au posé, et les départs sont fulgurants. Une dizaine de prises (Mekong giant catfish, Striped Catfish et Silver Catfish) durant la journée m’a procuré des sensations formidables. Ces poissons sont d’âpres combattants, comparables aux Carangues GT que l’on affronte dans des destinations exotiques.

Le jour suivant m’a permis de me reposer, après les courbatures survenues la veille en multipliant les efforts physiques sur les poissons-chats géants. Nous avons pris un mini-bus qui nous mena près de la ville de KHON KAEN, au nord-est du pays. Le réservoir de Khon Kaen est plus qu’un barrage, une véritable destination sauvage. Nous y pêcherons durant 2 jours, multipliant les captures de perches de jungle (un poisson ressemblant au chevesne possédant une ocelle sur chaque flanc) à la cuillère tournante traditionnelle thaï. Je suis accompagné par un pêcheur français chevronné le premier jour, un petit peu bruyant sur la barque, mais de bonne compagnie. Le second jour, je bénéficie d’une barque pour moi seule, accompagné d’un guide local, qui m’amène sur les meilleurs spots pour prendre un giant snakehead. Je ferais partie des rares pêcheurs à prendre un de ces spécimens, un magnifique sujet de 4 kg, à la robe rosée avec de belles nuances bleutées.

Au 7e jour de présence dans le « pays du sourire », nous prenons la direction de KAMPAEN PHET. Le « KP » est un étang traditionnel thaï très profond (7 mètres) au nord du pays (entre Bangkok et Chiang Mai). La pêche y est fantastique. Cette destination se trouve à 4h de route de Bangkok. Il s’agit d’un plan d’eau privé, situé au milieu de nulle part, un lieu inconnu des pêcheurs thaïlandais. Seuls quelques pêcheurs locaux habitant le coin y pêchent de petits poissons tels que les tilapias et les small Java barb. Il n’y a aucune pression de pêche et son emplacement est resté secret depuis plusieurs années. Les plus grosses carpes siamoises prises au KP peuvent atteindre des poids impressionnants (85 kg). L’action de pêche ne s’arrête jamais : il faut rarement attendre plus de 2 minutes avant d’avoir une touche franche…à partir de là, le combat peut durer une dizaine de minutes…ou plus…On y pêche avec un appât flottant ou avec une pâte que l’on présente au ras du fond. De nombreuses espèces nagent dans cet étang : carpe siamoise géante, Catla carp, carpe commune de souche, carpe à grosse tête, carpe argentée, Small scale mud carp, Java Barb, Black Sharkminnow, Rohu, Gourami géant, Red Blotched Tilapia et Striped Catfish. De nombreux poissons de différentes espèces seront ainsi attrapés le matin par les pêcheurs du groupe. L’après-midi, les touches s’espacent, les poissons se calent et les pêcheurs subissent l’accalmie. La cerise sur le gâteau serait la capture de la carpe Julienne (Probarbus jullieni), un poisson rare inscrit sur la liste rouge des espèces en danger, que peu de privilégiés au monde ont eu la chance de capturer. Un rêve pour tous pêcheurs de carpes, que seul l’un d’entre nous arrivera à capturer.

Mon séjour arrive bientôt à son terme et mon dernier jour est réservé à une espèce qui m’est encore inconnue à ce jour : le Barramundi. Ce prédateur d’eau douce originaire d’Australie est un nouveau défi que je m’apprête à relever. Je me rends donc au lac de Bang Pakong, à 1h30 de Bangkok. Le plan d’eau, petit en superficie, est un étang thaï traditionnel, creusé pour satisfaire aux exigences du « Barra ». L’eau saumâtre et le fort taux d’oxygène offrent des conditions idéales pur que ce poisson s’acclimate dans de bonnes conditions. J’utilise des leurres articulés imitant de petits tilapias. Les touches sont brutales, les combats tout en puissance face à ce poisson qui vend chèrement sa peau. Il sonde, met des coups de tête que l’on sent résonner dans le blanck de la canne. Dès lors qu’il montre quelques signes de fatigue, il n’hésite pas à multiplier les chandelles dans l’espoir de se débarrasser des hameçons qui lui entravent la gueule. Tout en muscle, ce poisson est un magnifique adversaire que je conseille à chacun d’entre vous d’aller leurrer un jour.

Octobre 2014 – Bangkok et sa banlieue

En octobre 2014, de retour d’un séjour en Malaisie, j’en profite pour poser mes valises quelques jours à Bangkok. Je souhaite en profiter pour visiter un peu la ville, mais surtout pêcher de nouveau le lac dont je rêve toutes les nuits depuis mon précédent séjour : le « Lake Amazon Monsters » de Ratchaburi. Je passerais 2 jours exceptionnels multipliant les prises de poissons-chats d’Amazonie et les Alligator Gar.

Je conclus ce voyage par une journée de pêche au Barramundi, ce combattant qui m’avait tant marqué par sa défense et l’agressivité de ses attaques. De nombreux poissons trophées furent capturés et d’innombrables souvenirs se gravèrent dans ma mémoire pour toujours.

Je profiterais de mes jours de repos pour visiter cette magnifique ville qu’est Bangkok. Ses palais, ses rues, ses commerces.

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