Guyane : Aïmara en terre sauvage

Fleuve Sinnamary – Octobre 2016

Les parcs nationaux sont des lieux de prédilection pour la sauvegarde de la nature et de la biodiversité. La beauté et la majesté de ce territoire précieux, situé à 7 000 kms de la métropole. Dans ce bout de terre française, les arbres règnent en maîtres, où les plantes se font forteresses, et les troncs cathédrales. Ces sous-bois font partie du parc amazonien de Guyane. Ce sanctuaire naturel unique, où se renouvelle la vie à chaque instant. Le parc offre 35 000 kms2 de trésors naturels. Un fragment d’Amazonie, où chaque coin est la promesse de découvertes visuelles et sonores. L’isolement géographique de cette terre et les variations géologiques ont fait naître cette forêt équatoriale remarquable. Le miracle d’une nature monumentale. Ce parc est l’un des plus grands espaces protégés naturels du monde. Le plus vaste de France. Un seul de ses hectares compte plus de 150 essences d’arbres, quand l’Europe entière en contient moins d’une centaine. De quoi engendrer des royaumes de biodiversité unique au monde. Dans ce quasi désert humain, les arbres vivent entre eux. Ici, ce sont les rois. Dans la canopée, le nom de ces géants rivalisent d’élégance. Avec plus de 1 200 essences d’arbres, la forêt du parc nous offre d’infinies nuances de vert. Sur ce territoire, le soleil est le privilège des grands arbres. Les plus hauts peuvent atteindre 50 mètres. En forêt tropical, les sols sont souvent acides et pauvres.

En octobre 2016, j’en profite pour me rendre en Guyane française pour y pêcher un poisson incroyable : l’Aïmara. Ce carnassier, plus féroce prédateur des rivières guyanaises, est réputé pour sa pêche sportive. Ses attaques restent gravées dans les mémoires, des gerbes d’eau qui explosent en surface, une montée d’adrénaline soudaine, le tout dans le cadre verdoyant d’une forêt tropicale.

Arrivé à Cayenne, nous débarquons l’espace d’une nuit à Cacao, petite ville située à 80 kilomètres de la capitale régionale, commune connue pour sa population Hmong. Cette communauté s’est installée dans cette commune il y a plusieurs décennies en se spécialisant dans l’agriculture.

Après une nuit réparatrice ayant permis de se remettre des 8h de vol entre Paris et Cayenne, nous voilà partis avec les guides pour le barrage de Petit Saut avant de remonter le Sinnamary, jusqu’à Takari Kanté. Petit Saut fût achevé en 1994 et sa mise en eau a eu un effet sur le comportement de l’Aïmara : non seulement ce dernier est devenu plus agressif, mais il a aussi trouvé les conditions adéquates pour se reproduire. Le lac de barrage paraît immense et s’étend à perte de vue. Il est parsemé d’arbres morts décharnés, renforçant l’ambiance pesante qui règne. La chaleur est écrasante, le taux d’humidité des plus élevés…et nous voici partis pour une aventure incroyable.

Cette expédition au cœur de la forêt amazonienne est une expérience unique en son genre de par la qualité de la pêche et des paysages. Vous avez la chance de vous mesurer à un poisson hors du commun, puissant et agressif. L’hébergement s’effectue en carbet flottant sur le site de pêche. Il est ancré à quelques kilomètres de Saut Mouche. La pêche en rivière se pratique toute l’année et les techniques évoluent en fonction des saisons. De septembre à fin mars, c’est la saison sèche qui correspond à la meilleure période de pêche pour pêcher l’Aïmara car les eaux sont basses. D’avril à août, c’est la saison des pluies. Les eaux sont beaucoup plus hautes et moins limpides, mais les poissons sont potentiellement actifs.

L’Aïmara autrement appelé la Grande Traira est un poisson tout droit sorti de la préhistoire et endémique de la forêt amazonienne, avec des sujets pouvant atteindre près de 20 kg. Sa défense est fulgurante, et sa pêche en milieu encombré nécessite du matériel à toute épreuve et puissant. Sa dentition surpuissante requière des leurres qui ne se percent pas, car nombreux sont les leurres victimes de leurs dents pointues et de leur puissance. Il est également possible de prendre du Koumarou (espèce de piranha), combattant des courants et de très nombreux poissons blancs ainsi que des acoupas, baby tarpons et carpes locales.

La pêche se pratique depuis des pirogues type coque aluminium de 6 et 8,50m équipées de moteur HB. Il est nécessaire de se munir de cannes spinning ou casting entre 1,80m et 2,40m d’une puissance de 20/100gr. Les moulinets seront équipés d’une tresse résistante de 80 lbs. Les leurres de surface type Popper, Stickbait ou Crankbait donnent de bons résultats et les Swimbaits ainsi que les Bigbaits sont très bons quand les eaux sont basses. La pêche aux leurres souples non plombée peut s’avérer également intéressante.

Ce séjour est destiné à tous les amateurs de pêche aux leurres, à toutes les personnes désireuses de connaître et vivre une vraie expérience en forêt amazonienne. Cette expérience est unique en son genre, car la forêt amazonienne est souvent à l’opposé de nos appréhensions.

Si vous avez envie de vivre une vraie expérience hors des sentiers battus, hors du tourisme de masse et des destinations de pêche classique, alors ce séjour est à votre mesure.