Colombie : expédition chez les amérindiens Sikuani pour traquer les Peacocks bass records

Janvier 2018 – Rio Vichada

En janvier 2018, je me suis rendu dans un des meilleurs endroits au monde pour pêcher les grands Peacock bass : il s’agit de la Colombie, sur un des affluents du fleuve Orénoque, plus exactement dans la sierra de Mataven. C’est sur ces terres que vit l’ethnie amérindienne Sikuani. Nous passerons 10 jours en immersion avec cette communauté dans un petit lodge, fait de cases construites selon les traditions locales en plein milieu de la jungle.

Le 1er jour de notre trip débute à l’aéroport Roissy-CDG par un vol entre Paris et Bogota, où une fois arrivé, nous serons transférés vers un hôtel dans la périphérie de la capitale colombienne pour nous reposer jusqu’au lendemain matin. Au deuxième jour, nous partons pour l’aéroport domestique et nous nous envolons avec la compagnie SATENA pour Puerto Inirida, une ville pionnière au bord de l’Orénoque. A notre arrivée, le groupe de pêcheurs dont je fais partie est transféré en bateau vers le lodge, où nous nous installons dans nos cases. Nous préparons notre matériel et écoutons le premier briefing du séjour. Les jours suivants, nous pêchons en binôme avec un guide de pêche local expérimenté sur différents spots du rio Vichada à la recherche des grands Peacock Bass. Les journées commencent très tôt le matin, à 6h pour finir vers 18 heurs, nous permettant ainsi d’optimiser nos chances de succès. Pendant une demi-journée, nous traquerons le poisson-chien, dénommé Payara sur le rio Orinoco.

L’hébergement en case au Lodge est d’un grand confort, avec lit, moustiquaire, des toilettes et un tuyau en PVC en guise de douche. Le rio Vichada s’écoule en contrebas et tous les matins, nous serons vite en action pour aller traquer les Peacock bass géants (Pavon en espagnol), présents ici en grande densité, car préservés de toute pêche commerciale. Une dizaines de grandes lagunes sont accessibles en plus des affluents et des nombreuses plages et spots variés rencontrés sur le parcours du Vichada. De nombreux spécimens de 10 à 12 kg sont capturés chaque saison, mais la taille moyenne des prises oscille entre 2 à 8 kilos. Il existe plusieurs espèces de Peacock bass : le Mariposa, le Royal, le Popoca/Monoculus qui eux atteignent au maximum 5 kilos, des poissons d’une rare beauté et très combatifs.

Il est possible de toucher d’autres espèces sur le rio Vichada, comme les Aruanas, les Piranhas et de nombreuses espèces de poissons chats. La traque des poissons-chien (Payara en espagnol) au milieu des zones rocheuses de la rivière est des plus excitantes et il est possible de pêcher un grand spécimen de Payara sur le rio Orinoco dans le secteur de raides nommé « Raudales de muerte ». Dans ce lieu mythique, le fleuve serpente entre de grandes plaques granitiques et il s’agit d’une zone de chasse privilégiée pour les Payara, mais aussi les Sardinatas (jusqu’à 4 kilos), les Bicudas (jusqu’à 5 kg) et les grands poissons chats comme le Jau ou le Pirarara (Red tail catfish).

La saison commence mi-novembre pour se terminer fin avril. La pêche de prédilection pour les gros Peacock se pratique aux leurres de surface ou juste sous la surface (stickbaits, poissons à hélices, jerkbaits), mais aussi à la mouche en utilisant de gros streamers. Quant aux Payaras, ils résistent difficilement aux stickbaits, mais surtout aux poissons nageurs de taille assez importante de 12 à 14 cm et plus ou moins plongeants ainsi qu’aux grosses cuillers ondulantes.

Avant mon départ, j’ai commandé sur le site Isca Borboleta des leurres Top Water avec des modèles comme le Woodstock 16 Dupla (couleur 09H), le Jaraqui (couleur 09), le Tunao 12S (couleur 15H) ou le Tunao S (couleur 06H), des Swimbaits tels que le Juana (couleur 09H et 07) et le Lola (couleur 24), des Twitch baits dont le célèbre Safada (couleur 09H) ou des Leurre à hélice comme le Rip Roller (couleur Halloween en orange et noir), probablement le plus preneur de ma boîte de pêche. Sur le site Amazon Angler, je me fournis principalement en jigs en différents coloris : le Red Robin (rouge et blanc), le Leprechaun (vert et blanc), le Head Banger (rouge et jaune), le Tucuna (vert et jaune) et l’Arucu (noir et jaune). Ces couleurs sont parmi les meilleurs pour prendre du Peacock et fonctionnent partout sur le bassin amazonien.

Ce voyage fût riche en belles rencontres, six jours passés aux côtés de nos hôtes, les amérindiens Sikuani, très curieux d’accueillir des hommes si différents d’eux…et si proches finalement. Ce voyage aurait pu ne pas se faire : un élément déterminant est à prendre en compte lorsque l’on organise un tel trip : le contexte sécuritaire et géopolitique. Nous nous trouvions dans une zone à risques, en pleine crise économique et sociale vécue par le Venezuela. Lorsque nous naviguions sur l’Orénoque, nous pouvions observer les 2 rivages : d’un côté, la Colombie, de l’autre, le Venezuela. La contestation était très forte à cette période, le pays connaissait une émigration importante vers les pays voisins, dont la Colombie. Importante zone de production de la cocaïne, l’armée colombienne était omniprésente sur le fleuve. Pas toujours rassurant de se savoir dans un pareil coin…mais avec une parfaite organisation, les risques sont finalement limités…